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Mikaele Tui : Gardien des Traditions de Wallis-et-Futuna


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Mikaele Tui : Gardien des Traditions de Wallis-et-Futuna

Nous souhaitons vous présenter le portrait de cet homme exceptionnel, qui a défendu avec ardeur les richesses de sa patrie.

Pour information, l’archipel de Wallis-et-Futuna, situé à 16 000 kilomètres de la France métropolitaine, est devenu français en 1961.

Nous vous invitions à découvrir l’histoire captivante de cet homme qui, malgré de nombreux défis personnels et professionnels, était un fervent défenseur de la culture wallisienne.

1. Naissance en Chemin

Certains récits de naissance semblent presque miraculeux, et celui de Mikaele Tui est à cet égard digne d’un conte.

Le 14 février 1956, alors que sa mère se dirigeait vers l’hôpital à cheval, elle a ressenti des contractions précoces. Incapable d’attendre, elle a dû accoucher en cours de route, au lieu-dit ‘Aka ‘Aka ‘A. Ainsi est né Mikaele, le jour de la Saint-Valentin.

Cette arrivée prématurée et exceptionnelle a marqué le début d’une vie dédiée à la défense de son archipel natal.

Mikaele Tui a grandi à Wallis, dans le district de Hihifo, au sein d’une famille nombreuse et aimante. Enfant, il passait son temps au bord de la mer, nageant et pêchant avec ses amis, comme le fait tout jeune Wallisien.

Appartenant à la grande famille Aliki, une aristocratie locale, il a grandi sous l’influence du Lavelua, le roi de Wallis, dans une société hiérarchisée où la tradition et la royauté jouent un rôle prééminent.

Destiné à devenir prêtre, Mikaele Tui a quitté Wallis à 15 ans pour intégrer le séminaire Saint-Léon de Païta en Nouvelle-Calédonie.

Là, pendant quatre ans, il a étudié pour entrer dans les ordres. Cependant, après avoir constaté que les appels divins lui demeuraient incompréhensibles, il a décidé de renoncer à cette vocation.

Cette décision fut particulièrement difficile pour son grand-père, dont la famille avait fourni de nombreux prêtres à Wallis.

2. Toujours Premier aux Concours

Ainsi, après avoir quitté le séminaire, Mikaele Tui s’est engagé dans la marine, ce qui lui a permis de découvrir le monde. À son retour à Wallis, il a travaillé comme traducteur pour la radio et la télévision émergentes.

En 1980, il a décidé de changer de voie et a passé un concours pour rejoindre Météo France.

Son choix de carrière était motivé par une volonté de changement et de progression professionnelle.

Malgré des débuts prometteurs et un classement en tête du concours de Météo France, Mikaele Tui a vu son parcours interrompu par des comportements personnels problématiques, liés à des excès dans la boisson. Cependant, son talent et son potentiel n’ont pas été inaperçus. Il a passé un nouveau concours, cette fois pour RFO (Radiodiffusion-Télévision française d’Outre-mer), et a à nouveau terminé premier.

Devenu cameraman et journaliste reporter d’images (JRI), il a continué à se diversifier dans différents métiers, allant même jusqu’à la poste, où il est retourné en Nouvelle-Calédonie pour un temps.

Le retour à Wallis a marqué une nouvelle étape dans sa carrière : Mikaele Tui a été nommé secrétaire général du syndicat FO à la poste.

Sa insasiabilité professionnelle ne s’est pas arrêtée là. En reconnaissance de ses compétences et de son engagement, il a été nommé Mahé (ministre coutumier) par le Lavelua, le roi de Wallis.

En tant que Mahé, il a travaillé au cœur de la royauté locale pendant deux ans, s’attaquant notamment aux problèmes de gaspillage alimentaire. Cependant, ses désaccords croissants avec la gestion royale ont conduit à sa destitution, révélant des tensions profondes sur la direction de la société wallisienne.


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3. Lutte contre la Maladie

En 1995, un tournant majeur est survenu dans sa vie lorsqu’il a été contraint d’être évacué vers la France pour traiter un cancer.

Cette épreuve a été un test de sa résilience et de son courage. Malgré les défis posés par sa maladie, Mikaele Tui n’a jamais abandonné son intérêt pour l’histoire et la culture de son archipel natal.

Passionné par la généalogie et les grandes familles royales de Wallis-et-Futuna, il a entrepris des recherches approfondies, voyageant en Israël, en Suisse et au Vatican pour retrouver des archives historiques laissées par les missionnaires.

Cette quête de connaissances a été une source de motivation pour lui, malgré les obstacles personnels.

En parallèle, Mikaele Tui a poursuivi ses études en anthropologie à l’Université de Lyon.  Il mène des recherches sur l’histoire de Wallis-et-Futuna et se rend dans différents pays (VaticanIsraëlSuisse) pour étudier les archives des pères maristes. En 2008, il est nommé chef du district (faipule) de Mu’a.

Cette même année il créa l’association Felave’i Fiafia, dédiée à la promotion et à la préservation de la culture et des traditions de Wallis-et-Futuna en France.

Cette initiative a été un vecteur essentiel pour faire connaître son archipel dans l’Hexagone et pour maintenir vivantes les traditions locales.

Il était reconnu comme un expert de la culture et de l’histoire wallisienne.

Le 4 août 2023, Mikaele Tui s’est éteint à Paris des suites d’un cancer. Il a été inhumé à Mala’efo’ou, dans le district de Mu’a, le 25 août 2023.

Conclusion

Le parcours de Mikaele Tui est une illustration poignante de l’engagement envers sa culture et ses traditions, même face aux défis personnels et professionnels.

Sa vie est marquée par un profond dévouement à Wallis-et-Futuna, une terre qu’il a toujours défendue avec passion, malgré les bouleversements qu’il a rencontrés.

Ses efforts pour préserver et promouvoir la culture de son archipel, tant à travers ses recherches historiques que par le biais de l’association Felave’i Fiafia, sont un témoignage de sa détermination à maintenir vivantes les traditions de Wallis-et-Futuna, tout en naviguant à travers les défis personnels et professionnels.

Ainsi, Mikaele Tui était un gardien des traditions de Wallis-et-Futuna, un exemple de résilience et de dévouement dans un monde en perpétuelle évolution.


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