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Le Coco-Fesse aux Seychelles : Un Trésor Naturel, Culturel et Réglementé


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Les Seychelles, archipel de l’océan Indien célèbre pour ses plages immaculées, ses eaux turquoise et sa biodiversité remarquable, abritent aussi un trésor bien plus discret mais tout aussi fascinant : le coco fesse, aussi appelé coco-de-mer. Fruit du palmier Lodoicea maldivica, une espèce endémique des îles de Praslin et Curieuse, le coco fesse intrigue, fascine et fait partie intégrante du patrimoine naturel et culturel seychellois.

Au-delà de sa forme évocatrice et de sa rareté, le coco fesse est un symbole fort de l’identité des Seychelles. Il est devenu, au fil des siècles, un objet d’art, de convoitise et de légende, tout en étant soumis à une réglementation stricte pour assurer sa protection environnementale.


Un palmier unique au monde

Le coco fesse provient exclusivement du palmier Lodoicea maldivica, une espèce qui ne pousse qu’à l’état naturel sur deux îles des Seychelles : Praslin et Curieuse. Ce palmier peut atteindre jusqu’à 30 mètres de hauteur et vit plusieurs siècles. Il produit les plus grosses graines du monde végétal, pouvant peser jusqu’à 30 kg.

Une reproduction à part

La fécondation du palmier Lodoicea est complexe et lente. La germination peut prendre de 6 à 7 ans, et la maturation du fruit entre 6 et 10 ans. Ces caractéristiques en font une espèce particulièrement fragile.


Une allure qui fait parler d’elle

Le coco fesse est connu pour sa forme qui évoque le bassin féminin, d’où son nom suggestif. Cette particularité anatomique lui a conféré une place à part dans les imaginaires. Dans l’Europe du XVIIIe siècle, on lui attribuait des vertus aphrodisiaques, et on le considérait comme un objet mystique venu du fond des mers.

Une inspiration pour les artistes

Aujourd’hui encore, le coco fesse est une source d’inspiration pour les artisans locaux qui le sculptent et le polissent pour en faire des objets d’art, des souvenirs de luxe ou des pièces de collection.


Une tradition artisanale vivace

Les artisans seychellois ont fait du coco fesse un support d’expression artistique. Sculpté, gravé ou décoré de perles et de bois, il se transforme en objets ornementaux, en boîtes, ou encore en statues stylisées.

Un savoir-faire réglementé

Pour préserver la ressource, la transformation du coco-de-mer est soumise à des normes strictes. Seuls les noix tombées naturellement et récoltées avec autorisation peuvent être utilisées à des fins commerciales.


Une espèce protégée

Le Lodoicea maldivica est une espèce protégée par la loi seychelloise et inscrite à l’annexe III de la CITES(Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).

Un souvenir réglementé

Pour acheter un coco fesse en toute légalité, il faut :

  • Se le procurer uniquement sur l’île de Praslin,
  • Exiger un certificat de vente officiel,
  • Conserver ce certificat pour les contrôles douaniers en quittant le pays.

Sans ce certificat, il est interdit d’exporter un coco-de-mer sous peine de sanctions importantes.

Le rôle de l’UNESCO

Le coco fesse et son habitat naturel, la Vallée de Mai à Praslin, sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce site exceptionnel est considéré comme le « Jardin d’Éden » des Seychelles.


Mythe et folklore

De nombreuses légendes locales entourent le coco fesse. Il serait né de l’union magique entre deux palmiers, mêle force masculine et créativité féminine, représentant ainsi la dualité de la vie.

Une identité nationale

On retrouve la forme du coco fesse sur des objets du quotidien, dans l’artisanat, la publicité, et même sur les billets de banque. Il est à la fois symbole naturelculturel et commercial.


La Vallée de Mai

Réserve naturelle inscrite à l’UNESCO, elle permet de découvrir les palmiers dans leur environnement naturel.

Les marchés artisanaux de Praslin

Des boutiques officielles proposent des cocos fesses certifiés, accompagnés de leur document d’exportation.

Les musées et centres culturels

Certains musées comme le Musée national d’histoire naturelle à Victoria exposent des spécimens anciens et rares.


  • N’achetez jamais un coco fesse dans la rue sans certificat.
  • Demandez toujours l’origine et le droit à l’exportation.
  • Préférez les points de vente recommandés par les guides ou les autorités.

Le coco fesse est bien plus qu’un simple souvenir. Il est un emblème naturel des Seychelles, un objet d’art, un symbole identitaire, et un patrimoine à protéger. Sa rareté, sa forme inimitable et sa valeur culturelle en font un trésor que les voyageurs respectueux auront à cœur de découvrir dans les règles, et d’emporter avec prudence, en toute légalité et avec fierté.