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Louis Delgrès : Un Héros de la Résistance Antiesclavagiste


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Le 28 mai 1802 marque l’une des pages les plus tragiques et héroïques de l’histoire antillaise. Ce jour-là, Louis Delgrès et ses hommes, refusant de se rendre à l’armée française venue rétablir l’esclavage, choisissent la mort plutôt que la soumission.

Cet acte désespéré mais symbolique de suicide collectif, où Delgrès se fait exploser avec ses compagnons à Matouba, est le point d’orgue d’une lutte pour la liberté. Son cri de ralliement, « Vivre libre ou mourir », résonne encore aujourd’hui comme une ode à la résistance et à la dignité humaine.

Cette histoire raconte la lutte d’un homme, mais surtout celle d’un peuple pour sa liberté.

Crédit Photo : NOFI média

Louis Delgrès naît en 1766 à Saint-Pierre, en Martinique, dans une société où la hiérarchie raciale est omniprésente. Issu d’une famille de mulâtres, il évolue dans un contexte de discriminations qui forment sa conscience politique et son engagement.

La Révolution française de 1789, avec ses idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, influence profondément Delgrès, qui embrasse ces valeurs et s’engage dans l’armée républicaine.

En 1794, après que la France ait aboli l’esclavage, Delgrès participe à la défense de la Guadeloupe contre les Britanniques, sous les ordres de Victor Hugues.

C’est là qu’il se fait remarquer pour son intelligence et son courage.

Son engagement pour la liberté des Noirs et des métis ne faiblit pas. Il devient une figure militaire influente et un ardent défenseur des droits des affranchis et des esclaves libérés.

Lorsque Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir en 1799, les idéaux de la Révolution sont ébranlés.

Pour maintenir la prospérité économique des colonies, et notamment leur production de sucre et de café, Napoléon décide de rétablir l’esclavage dans les territoires français. Ainsi, en 1802, il envoie une expédition en  Guadeloupe, dirigée par le général Richepance, pour rétablir l’ordre colonial et l’esclavage.

Pour les Noirs affranchis , cette décision est vécue comme une trahison.

En Guadeloupe, Louis Delgrès, alors colonel et commandant de l’arrondissement de Basse-Terre, refuse de se soumettre à cette décision. Face à l’invasion des troupes françaises, il décide de se battre pour la liberté.

Le 5 mai 1802, les troupes de Richepance débarquent en Guadeloupe, et occupent Pointe-à-Pitre et sa région. Cependant, elles rencontrent une résistance farouche de la part des forces de Delgrès, qui se sont retranchées dans l’arrondissement de Basse-Terre.

Refusant de se soumettre, Delgrès décide de lancer un appel à la résistance avec sa célèbre proclamation du 10 mai 1802, intitulée « À l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir ».

Dans cette proclamation poignante, Delgrès appelle non seulement la population locale, mais aussi le monde entier à se soulever contre l’injustice. Il dénonce la brutalité de la répression coloniale et exhorte ses compatriotes à choisir la liberté, même au prix de leur vie.


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Il déclare : « Nous préférons la mort à l’esclavage ».

Cette proclamation devient le symbole de la lutte contre l’oppression et la soumission.

Delgrès et ses troupes se retranchent à l’habitation d’Anglemont, à Matouba, où ils sont assiégés. Le 28 mai 1802, acculé et conscient que la défaite est imminente, il prend une décision radicale.

Plutôt que de se rendre et de voir ses hommes réduits à l’esclavage, il choisit le suicide collectif. Aux côtés de 500 de ses compagnons, il fait sauter leur refuge à l’aide de barils de poudre.

Par cet acte ultime, Delgrès réaffirme son engagement : mourir libre plutôt que de vivre esclave.

Cet acte de bravoure résonne encore dans l’histoire de la Guadeloupe, où il est perçu comme l’un des plus puissants symboles de la lutte anticoloniale. Le fort Saint-Charles, à Basse-Terre, a été renommé fort Delgrès en son honneur, perpétuant ainsi la mémoire de son sacrifice.

Après la mort de Delgrès, la répression s’abat sur la Guadeloupe avec une brutalité inouïe. Sous les ordres de Richepance, environ dix mille Noirs sont massacrés ou déportés, et le 16 juillet 1802, l’esclavage est officiellement rétabli. La victoire des forces coloniales marque un retour à l’ordre esclavagiste, mais au prix de milliers de vies. Le rêve de liberté porté par Delgrès et ses hommes semble s’effondrer, mais leur sacrifice laisse une empreinte indélébile dans la mémoire collective.

Le rétablissement de l’esclavage par Napoléon ne fait que raviver les luttes anticoloniales dans les Antilles, notamment en Haïti où, quelques années plus tard, la première république noire du monde voit le jour sous la conduite de Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines.

Si la révolte de Delgrès s’est terminée par un échec militaire, son héritage spirituel et politique est immense. Il est aujourd’hui célébré comme un héros de la résistance antiesclavagiste, un symbole de courage et d’intégrité. En Guadeloupe, son nom est gravé dans les mémoires et sa devise « Vivre libre ou mourir » continue de résonner dans les discours politiques et culturels. Louis Delgrès, à travers son acte de bravoure et sa lutte pour la liberté, incarne une quête universelle : celle de la dignité humaine face à l’oppression.

L’histoire de Louis Delgrès est une histoire de résistance, de sacrifice, et de combat pour les droits humains. Aujourd’hui encore, elle nous rappelle l’importance de la liberté et la nécessité de lutter contre toute forme d’injustice.


 

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