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Cultur'Îles

Les moulins en guadeloupe

Les habitations créoles comprenaient toujours un moulin, quelle que soit leur nature. Cependant, la vision qu’avaient les Guadeloupéens de l’habitation, à une époque où elle était encore le pilier de leur vie économique et sociale, ne comportait plus de machines.

En observant l’habitation de l’extérieur, on pourrait penser que seules les descriptions techniques des premiers missionnaires chroniqueurs attestent de la présence de cet équipement crucial pour la mise en valeur coloniale des îles d’Amérique et la formation de la culture créole.

Cette curieuse illustration du numéro de la revue CARÉ intitulée « la mort introuvable » en janvier 1980 en témoigne.

Elle montre sur la page 42 la photographie d’un hangar à moulin avec son mécanisme de broyage de la canne à sucre, ses roues et ses engrenages métalliques, mais sans personne. La légende dit : « machine devenue célibataire »; cependant, le fascicule ne contient ni article ni commentaire qui fait référence à cette illustration isolée et à sa légende.

Ainsi, les moulins reposent vraisemblablement aujourd’hui dans la mémoire collective sous forme d’une image isolée, sans contexte ni humain ni historique. C’est une machine veuve de sa fonction et de son travail, une réalité qui n’a plus de sens et donc ignorée du regard. Nous ne voyons que ce que nous connaissons déjà.

L’histoire

Les Moulins de Canne à sucre représentaient l’un des fleurons de l’industrie agricole en Guadeloupe

Au XIX eme siècle on dénombrait pas moins de 240 moulins répartis, principalement, dans la région GRANDE TERRE en Guadeloupe et aussi à Marie Galante.

Ces Moulins servaient principalement à broyer la canne à sucre qui était la première ressource de l’île.

De nos jours, il en reste que quelques dizaines laissés en désuétude. Rare sont sont ceux qui sont restaurés.

On distinguait donc les Moulins à vents  et les Moulins à tratcion animale . Ces dernièrs , importés par les hollandais , bien plus anciens, étaient très utilisés au 17ème Siècle.

Bien que l’industrie sucrière ait bénéficié de l’utilisation d’esclaves africains pour son développement, la plupart des moulins restants témoignent d’une évolution technique complexe et peu connue qui a commencé avant l’esclavage et qui s’est poursuivie longtemps après.

Le moulin est donc un outil précieux pour enseigner l’histoire de l’installation de l’homme aux antilles et pour comprendre que derrière la puissance politique ou militaire de certains dirigeants du passé se trouvaient des forces capables de produire des matériaux de construction tels que la chaux et le fer, ainsi que des produits commerciaux tels que le sucre, le rhum et même la farine de manioc pour nourrir les troupes.

Au début, les premiers colons de l’île n’utilisaient pas de machines, mais se servaient d’outils tels que la grage à manioc amérindienne, le mortier et le pilon africains, la serpe ou le coutelas européens.

Cependant, les colons ont rapidement cherché à cultiver le manioc pour survivre et à produire des plantes pouvant être vendues en Europe, comme le tabac, le coton, le gingembre, le roucou et l’indigo. Ainsi, l’utilisation d’une machine est devenue nécessaire pour transformer le manioc et le tabac avant consommation.

Les premiers moulins ont été conçus sur le principe de la roue actionnée par une force extérieure pour broyer la matière, tels que les moulins à grager pour le manioc, les moulins à égrainer le coton et les rouets pour le tabac.

Les moulins étaient actionnés manuellement ou avec le pied. Bien que les moulins à égrainer, à torquer, à broyer et à battre pour l’indigo aient disparu avec l’abandon de la culture du tabac, du coton et de l’indigo au XVIIIe siècle, les moulins à manioc en bois ont été préservés avant que les termites ne les détruisent.

Plus tard, pour produire de la farine de manioc et de la cassave, des moulins à grager plus importants ont été construits, actionnés par une roue à eau. Ensuite, les machines hydrauliques ont été utilisées pour la préparation du cacao et du café.


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Production de Sucre

Dès le début de la colonisation, on avait commencé à faire un peu de vin de canne à la Martinique. À cette époque, on écrasait les cannes pour en extraire le vesou (le jus) à l’aide de deux rouleaux broyeurs en bois entraînés par une roue à bras ; on appelait cet appareil un bric-à-brac. Ainsi, le premier moulin à canne fut un moulin à bras.

Le moulin à manège, connu en Europe depuis des siècles, a été adapté au broyage de la canne des Antilles et du Brésil par les Espagnols ou les Portugais dès le début du XVIe siècle : on doit considérer que ce type de moulin est une création du Nouveau Monde, une technologie véritablement « créole ». Cette machine est introduite dès 1640 à Saint-Christophe, puis vers 1645 à la Martinique : on écrasait la canne à l’aide de trois rouleaux broyeurs en bois entraînés par des animaux de trait tournant en manège. 

En 1654, des protestants hollandais et des judéo-portugais, chassés du Brésil, se réfugient à la Martinique. Ils introduisent à Saint-Pierre la technique du moulin à eau que les Portugais avaient mise au point depuis un siècle dans leur colonie américaine et celle du moulin à vent que les Hollandais avaient transplantée à Pernambouco depuis 1624.

Contrairement à ce que l’on croit généralement, tous les types de moulins mécaniques ont été introduits à peu près en même temps à la Martinique. Se propageant de l’Ouest vers l’Est, ils ont suivi les aléas de la colonisation de l’île et du développement de l’industrie sucrière.

Actionnés par des bêtes, par l’eau ou par le vent, ils ont coexisté jusqu’au XXe siècle, même si, à partir de la seconde moitié du XIXe, les moulins à vapeur ont peu à peu fait reculer les moulins à vent d’abord, les moulins à bête ensuite et enfin les moulins à eau.

Si le moulin à manioc, à café ou à indigo, d’abord actionné par l’homme, est devenu une machine entraînée par l’eau, c’est que le sucre est venu s’imposer comme production dominante de la Martinique et y a transformé la technologie. En outre, seuls les équipements liés à la canne à sucre ont pris des dimensions monumentales et ont marqué le paysage en défiant le temps.

 On dénombrait également quelques Moulins à Eaux principalement répartis   dans les zones humides comme la Basse-Terre (Marie-Galante et la Grande-Terre sont des régions plus sèches).

Au niveau ergonomique, les Moulins mesuraient en moyenne,  entre 6 et 9 mètres de haut pour un diamètre de 5 mètres. Les ailes étaient orientées face aux alizés. Certains avaient même un système qui permettait aux ailes de changer de direction en fonction du vent.

La technologie des Moulins

Un moulin est une machine qui permet de moudre, piler, pulvériser ou broyer des matières pour en extraire la quintessence. Le terme « moulin » englobe à la fois la machine elle-même et le moteur qui la fait fonctionner, tel que le manège, l’aile, la roue ou la machine à vapeur.

Pour comprendre ce qu’est un mécanisme, on peut dissocier l’observation de la machine broyeuse de celle du moteur qui la fait fonctionner. Un mécanisme est constitué d’éléments mobiles dans une structure fixe. En identifiant les éléments nécessaires au fonctionnement de chaque mécanisme, on peut aborder les notions de chaîne cinématique et d’entraînement, ainsi que les différentes natures de mouvements et les transformations du mouvement via les engrenages.

Pour le moteur, le mouvement global est transformé via un engrenage conique dans le cas des moulins à vent, et via une roue dentée pour les moulins à eau et à vapeur. Dans le cas des moulins à eau verticaux et des moulins à vent, il y a une double transformation du mouvement via un engrenage appelé « à lanterne », qui permet à la fois de changer la direction et de démultiplier la vitesse en raison de la différence de diamètre des roues dentées.

L’observation d’une vanne sur un canal de moulin à eau peut également fournir des enseignements. Si le panneau vertical mobile est petit, on peut le tirer ou le pousser manuellement pour produire un simple mouvement de translation. Pour les vannes plus lourdes, l’utilisation d’une crémaillère permet de transformer le mouvement circulaire peu important appliqué à la manivelle en un mouvement linéaire impliquant une grande force pour lever ou baisser le panneau de la vanne. Dans le cas de la crémaillère, la transmission du mouvement se fait via une démultiplication et une transformation par un engrenage.

Parmi toutes les machines utilisées dans l’histoire de la Martinique, les moulins à canne sont les plus connus et les plus accessibles. Le moulin à canne est un appareil animé par un mouvement de rotation et qui fonctionne également par un mouvement de rotation. Le mouvement circulaire est à la fois le moteur et l’action du moulin, ce qui conditionne sa définition.

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